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Utopie
suite

La musique battait son plein, et le monde affluait, tant sur la piste qu’au bar, et la file d’attente pour entrer dans le nouveau club à la mode de DC prenait des proportions hallucinantes. L’ambiance boîte de nuit n’était pas trop abrutissante, la musique raisonnablement forte, le service en table comme au bar parfait. Une semaine s’était écoulée, et en si peu de temps, le bouche à oreille et la publicité avait fait leur effet. Cassandra était très fière du résultat, et Mallory d’autant plus surprise. Les deux jeunes femmes étaient au bar, l’une sur un tabouret en bonne cliente, et l’autre de l’autre côté du comptoir, toujours à l’affût des moindres rectifications à effectuer. Cassandra avait insisté pour que tous ses employés portent une tenue identique, et neutre. Aussi portaient ils tous un pantalon ou une jupe noire, et un t-shirt très simple mais élégant avec le sigle du Diamond Dogs. Cassie portait elle même la tenue réglementaire, même si elle savait qu’elle ne la porterait pas indéfiniment. Mallory regardait dans chaque recoin, ébahie de voir ce que son amie avait fait de l’endroit délabré.

" Je suis vraiment épatée ! " s’écria-t-elle.

" Tu étais la dernière à penser que j’arriverai à en faire ce que je veux de cette vieille bâtisse, n’est-ce pas ? "

" J’avoue que je ne pensais pas que tu arriverais au bout de tes projets en effet. "

Mallory s’excusa alors humblement de ne pas avoir su voir que son amie avait raison, et elle lui commanda deux coupes de champagne.

" A quoi doit on trinquer ? A ma boite ? Ou à l’homme craquant qui vient de rentrer ? "

Mallory ne releva pas, et ne prit pas la peine de tourner la tête, car Cassie voyait des hommes craquants à chaque coin de rue.

" Nous allons boire à la longue et heureuse vie du Diamond Dogs, et à sa propriétaire ! "

Elles cognèrent leurs verres l’un contre l’autre et burent une gorgée de champagne.

" Bonsoir mesdemoiselles ! "

Mallory tourna la tête, et comprit l’allusion à " l’homme craquant " en voyant l’homme qui se tenait devant elle.

" Je t’offre une coupe, monsieur le copropriétaire ? " proposa Cassandra.

Sam regarda la jeune femme qui venait de lui proposer un verre, pour la première fois, car il avait auparavant fixer son regard sur Mallory. Elle portait la robe rouge du soir où ils devaient aller à l’Opéra Chinois. C’était sa plus jolie robe, lui avait-elle dit ce soir là, avant qu’il n’annule complètement.

" Avec plaisir ! " Il regarda autour de lui et put remarquer que la salle était pleine, et l’ambiance présente. " C’est vraiment mieux que sur les plans ! C’est un succès total ! " sourit Sam.

" Vous m’excuserez mais j’ai une sortie scolaire demain, et je préférerai ne pas oublier de me réveiller, et ça me semble bien parti si je reste à bavarder avec vous ! "

Mallory prit son sac et le glissa sur son épaule.

" Je peux te raccompagner, si tu le souhaites... "

" Non, ne te dérange pas, je suis venue en voiture. Bonsoir ! "

Elle s’éloigna et se perdit dans la foule, disparaissant de la vue de Cassie et Sam.

" Quoi de neuf chez le Président ? "

" Rien de bien passionnant cette semaine. Il reçoit le Premier Ministre Britannique, et il semblerait que Toby va me refiler le discours. "

" C’est bien. "

" Oui. "

" Du nouveau ? "

" Et toi ? "

" Non. "

" Tu crois que je devrais lui parler ? "

" Sam, je ne peux pas tout faire à ta place, alors prends le taureau par les cornes et invite là à sortir, ça l’impressionnera sans doute plus que tes " je peux te raccompagner si tu le souhaites " ! "

Sam dévisagea Cassandra dont le ton se voulait ironique. Elle avait sûrement raison, mais tenter de sortir avec Mallory O’Brien n’était pas chose aisée, il le savait en l’ayant appris à ses dépends.

" Bon j’y vais ! On se voit plus tard ! "

 

Dans le car bondé d’enfants, les instituteurs venaient de faire l’appel pour s’assurer qu’il ne manquait personne. Ils étaient cinq accompagnateurs, pour quarante enfants dans le bus. Bien que sages, les bruits de voix montaient rapidement, et certains petits cris d’impatience se faisaient entendre. Loïs mis ses gants dans sa poche et se réchauffa les mains en soufflant dessus. Elle resta debout dans l’allée jusqu’à ce qu’Yrsan lui cède sa place. Elle s’assit et Mallory ne put s’empêcher, de derrière, de remarquer l’élan de galanterie qui avait prit Yrsan. Elle ne saisissait pas la conversation, mais ils semblaient assez proches et complices. Loïs souriait, et cela emplissait le cœur de Mallory de joie, car les moments où son amie riait étaient rares. Même lorsqu’elles étaient entre filles. Aussi, la voir si détendu auprès d’Yrsan ne pouvait que réjouir Mal.

" Ne me dis pas que tu n’as jamais vu de film avec Tom Hanks ! "

" Je t’assure que non. Je ne suis pas très cinéphile ! "

" Mais Tom Hanks, tu es obligé d’avoir déjà vu un film ! Rends toi compte, je ne suis même pas américain ! "

Mais Loïs secouait la tête car elle n’avait jamais eu l’occasion de voir jouer Tom Hanks. Elle savait pertinemment que c’était un acteur connu, et reconnu. Mais jamais elle n’avait vu un de ses films.

" Attends...Forrest Gump ? Il faut sauver le soldat Ryan ? OK. Plus anciens ! Philadelphia ? Tu ne peux pas ne pas avoir vu Philadelphia ! C’est un classique, c’est une magnifique histoire ! "

" Non, je regrette, rien de tout ça ne me parle ! "

" Le seul moyen de remédier à cela, c’est de louer une vidéo. On pourrait manger chinois devant la télé, j’invite ! "

Loïs le regardait en souriant. Elle aimait se perdre dans son regard si doux et tendre. Et après tout pourquoi pas ? C’était en quelque sorte une invitation, mais cela n’allait pas plus loin que regarder un film... Elle accepta. Et Yrsan parut ravi.

Mallory regardait discrètement dans leur direction et ne pouvait s’empêcher de sourire, tout en restant attentive à ses élèves qui lui posaient toute sortes de questions sur le patin à glace.

 

C’était avec un plaisir évident que Mallory retrouvait la glace. Elle avait pendant longtemps fait du patinage, et se retrouver au cœur d’une patinoire était un sentiment particulier, elle se sentait toute seule, et en toute liberté. Elle n’avait rien perdu de ce qu’elle avait appris, elle était peut-être moins souple, mais elle avait toujours autant de grâce et de légèreté. Elle finit toutefois par se rendre compte qu’elle était venu avec ses élèves, et qu’elle devait veiller sur eux. Mais un moniteur de la patinoire s’était proposé pour enseigner quelques rudiments. Mais Mallory n’en oubliait pas Loïs et Yrsan, et continuait de regarder ce qu’ils faisaient. Elle se rapprocha d’eux, et entama l’air de rien la conversation.

" Je suis vraiment soulagé que Rendell ne soit pas venu ! "

" Moi aussi ! " s’exclama Loïs. " Le savoir près de moi me rend tellement mal à l’aise que je perd tous mes moyens ! "

" Tu n’as vraiment aucune raison, ce type ne vaut pas la peine de te mettre dans des états pareils ! " la rassura Yrsan.

" Je sais, mais c’est plus fort que moi. Je suis tellement énervée. Tout en lui me dégoûte et m’horripile. "

" Cet homme est un monstre. Il est infecte. On va pouvoir passer une très bonne journée sans l’avoir sur le dos ! "

Mallory affichait un sourire satisfait. 

" Tu ne nous avais jamais dit que tu avais fait du patin ! "

" Oh, c’est une très longue histoire, qui n’a rien d’intéressante. Mais j’ai un rapport très particulier avec la glace, c’est un domaine que j’apprécie. Je me sens bien. "

" Et ça se voit, tu es rayonnante ! " sourit Loïs. " Par contre, je n’en dirait pas autant, je me demande encore comment je suis restée debout aussi longtemps. "

" Ne t’en fais pas, je resterai à côté de toi pour qu’il ne t’arrive rien. "

Les yeux de Mallory s’illuminèrent en entendant cela. Elle tenta de masquer son sourire, mais c’était peine perdue.

" Alors, vous faites quoi ce week-end ? "

Sa tentative d’en savoir plus échoua pourtant car déjà, leurs élèves appelaient à la rescousse. Elle observa Yrsan, et elle imagina que s’il patinait si bien, c’était que le froid était une tradition dans l’Est de l’Europe. Et si en Californie, on ne peut pas ne pas être surfeur ou bon nageur, là d’où il venait, il devait être incontournable de savoir patiner, skier,... De toute la matinée, Mallory tenta de garder les yeux le plus rivés sur eux, et ne remarqua rien d’autre qu’un rapprochement évident. Elle n’était pas psychologue, mais il lui semblait voir dans chacun de leur regard une très forte attraction. Elle glissait sur la glace, et ne prêtait pas réellement attention à ce qui l’entourait, si ce n’était ses élèves. Elle se heurta brutalement à un homme de grande taille, par absence d’attention, et se retrouva bientôt les fesses sur la glace. Elle se releva difficilement, mais y parvint, et tenta de proférer des excuses, mais la surprise fut plus forte.

" Sam ? ? ! ! "

Tout comme elle, Sam s’était effondré sur la glace sous le choc de leur rencontre.

" Tu es un véritable danger public ! "

" Mais enfin, qu’est-ce que tu fais là ? La patinoire a été réservée, tu n’as pas le droit d’être ici ! "

Sam, maladroitement, tentait de se relever, mais glissait chaque fois de plus belle. Mallory lui tendit sa main.

" Oh, merci, mais je pense y arriver...tout...seul... " Il retomba.

" Sans vouloir te vexer, je doute que tu arrives à te relever comme ça, tu devrais accepter mon aide ! "

Il leva les yeux au ciel, et soupira. Il abandonnait, elle avait gagné. Il se laissa aider, et prit la main de Mallory qui l’attira vers elle, et le retint pour qu’il puisse reprendre son équilibre. Ils se retrouvèrent ainsi très proches l’un de l’autre. Gênée, Mallory recula et passa une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Elle s’avança vers le bord de la patinoire, et Sam tenta de la suivre, mais lorsqu’elle le vit tenter de s’avancer maladroitement sur la glace, elle eut un fou rire.

" Quoi ? "

" Non, rien ! C’est que... C’est la première fois que tu montes sur des patins ? "

" Non ! " se défendit il. Il semblait vexé de cette offense. " Los Angeles est réputée pour ses longues bandes cyclables le long de la plage. Mais je me rends compte que la glace n’est pas mon élément de prédilection. Tu vois, je ne suis pas trop fan du froid... "

" Tu as choisi l’une des villes les plus chaudes du globe pourtant ! " dit Mallory d’un ton moqueur. " Qu’est-ce que tu fais là, sur des patins, alors que tu n’aimes pas la glace ? "

" Cassie m’a dit que tu serais là... "

" Elle ne sait pas tenir sa langue. "

" Je voulais savoir si tu avais quelque chose de prévu ce soir. "

" Ce soir ? Pourquoi ? Tu as l’intention de m’inviter ? " le charria-t-elle.

" Et bien, tout compte fait, peut-être pas, car tenter de sortir avec toi, c’est vraiment pas un cadeau ! Tu es sans doute la femme la plus...Tu me fais perdre tous mes moyens ! C’est une chose dont j’ai horreur. Je ne supporte pas de perdre mes moyens devant ne femme ! "

" C’est le prix à payer... "

Mallory était restée très sérieuse, alors que Sam devenait exaspéré.

" Tu veux dîner avec moi ce soir, oui, ou non ? "

" J’apprécie beaucoup l’invitation ! " Elle était sincère. " Mais ce soir...je n’ai rien de prévu, mais j’avais dans l’idée de...me faire une soirée tranquille chez moi...parce que le Diamond Dogs m’a exténué hier soir, et e voulais récupérer... "

" Ca va. Très bien. Je comprends. On pourra toujours remettre ça à un autre soir. "

" Sam ! Je t’assure que je serai ravie d’aller dîner, mais une journée comme celle là avec des monstres comme mes élèves, c’est une horreur à la fin de la journée. Mais ce week end, on pourrait peut être penser à se voir. "

" Oui. Bonne idée. On se voit plus tard dans ce cas ! "

Sam longea la rambarde pour ne pas glisser. Elle venait de lui briser le cœur, et elle ne savait comment se rattraper.

" Sam ? "

" Oui ? "

Elle ne savait quoi lui dire, mais elle voulait l’empêcher de repartir. Elle réfléchit, mais ne trouva rien qu’y puisse le faire rester.

" Je voudrais te présenter mes amis. Enfin, si tu as un peu de temps bien sûr. "

Elle appela Loïs et Yrsan, qui arrivèrent aussitôt.

" Tu connais déjà Loïs, et voici Yrsan Haendel. Yrsan, Sam Seaborn, de la Maison Blanche. "

" Enchanté ! "

" C’est moi. J’ai beaucoup entendu parler de vous dans la presse ! "

" Sam travaille avec mon père, ce qui ne lui rend pas la tâche facile ! "

" Vous devez vraiment avoir un métier passionnant Sam ! " fit remarquer Loïs.

" Et bien, il comporte ses bons et ses mauvais côtés ! "

" Et Sam est un passionné de voile, comme toi je crois Yrsan ! "

" Exact ! Vous avez votre voilier à Washington ? "

" Oui, j’essaie d’y passer du temps, mais mon emploi du temps ne me permet pas de l’utiliser comme je le voudrais. "

" Et Sam fait de la navigation céleste ! "

" Oui, enfin, on peut passer cet incident sous silence ! "

Sam faisait allusion au jour où il avait tenté de trouver son chemin dans le Connecticut grâce à l’étoile polaire. Sa technique n’avait pas eu l’heur de plaire à Toby.

" Je dois vous abandonner, mais j’espère avoir le plaisir de vous revoir ! Mal...on se voit plus tard. "

Elle hocha la tête pour acquiescer.

 

L’heure du déjeuner vint plus tôt que prévue, et de petits groupes de copains se formèrent. Les mamans avaient préparé les déjeuners : sandwichs, brique de lait, et fruits. Les enseignants aussi formaient leur petits groupes. Yrsan avait disparu avec un autre instituteur, et Loïs et Mallory s’installèrent dans un coin tranquille, tout en gardant un œil sur la progéniture. Loïs ouvrit sa bouteille de jus de fruit avant d’entamer son sandwich au thon. Mallory, comme à son habitude, avait préparé une salade composée et une bouteille d’eau. Elle planta sa fourchette dans un morceau de tomate.

" C’est moi, ou toi et Yrsan vous entendez bien ? "

Loïs rougit.

" Qu’est-ce que tu racontes ? Non, enfin oui, on s’entend bien, enfin nous sommes amis ! "

" Rien que des amis ? "

" Bien sûr, mais pourquoi tu me demandes ça ? "

" Pour rien. Je vous trouvais très proches l’un de l’autre, ce matin, sur la glace. "

" Tu peux parler ! Toi et Sam sembliez proches, et même plus ! "

" Il est venu m’inviter à dîner. "

Loïs lui lança un regard séducteur.

" Monsieur joue les gentleman ? "

" C’est pas ce que tu crois ! "

" Non ? " dit-elle, étonnée. " Explique moi, j’ai du mal à comprendre ! Il est venu t’inviter, il voudrais sortir avec toi, mais ce n’est pas ce que je crois ? "

" C’est très compliqué ce qu’il y a entre Sam et moi. J’ai refusé de toute façon. "

" Compliqué ? Chérie, quand un homme te demande clairement de sortir avec lui, et qu’il est aussi mignon, gentil, intelligent que Sam, je ne vois pas où est la complication. "

" Il y en a plein. Il y a mon père, il y a son travail, il y a... "

" Le fait que tu sois quelqu’un de têtue, et qui a peur de s’engager ! "

" Je n’ai pas peur, et je ne suis pas têtue. "

" Ton père et son travail, hein ? Tu te cherches des excuses pour ne pas avoir à te montrer la vérité. Et la vérité, c’est que tu aimerais bien dire oui. "

" Mais j’ai dit non, et je ne changerai pas d’avis ! "

" Moi je vais te faire changer d’avis. Je te propose d’aller ce soir au Diamond Dogs, toi, moi, Yrsan, et Sam. "

Mallory secoua la tête. Elle était fatigué, et elle avait déjà dit non à Sam, elle n’allait pas accepter maintenant. Elle s’obstina à refuser, et eut le dernier mot. Mais elle encouragea fortement Loïs à aller passer la soirée avec Yrsan.

 

L’assistante de Sam referma la porte derrière elle. Le téléphone sonna à cet instant, et Sam décrocha vivement.

" Sam Seaborn. "

" Je ne te dérange pas ? "

" Mallory ! Je suis surpris de t’avoir au téléphone. "

" Et je suis surprise que tu sois encore au bureau à cette heure. "

" Que veux tu ? Mon rendez vous de ce soir a annulé, je n’ai donc rien de mieux à faire que de la paperasse. "

" Justement... si tu veux... enfin si tu es encore d’accord... on pourrait aller prendre un verre. "

" Je pensais que tu avais déjà prévu ta soirée. "

" C’est vrai, oui. " Elle se mit à rire. " C’est idiot, mais je ne suis pas aussi fatiguée que je l’aurait imaginé. "

" Et donc, tu voudrais que toi et moi, on sorte ? "

" Je sais, c’est un peu malvenu, je t’ai gâché tes projets, et je suis désolée. Mais si tu veux bien accepter mes excuses...on pourrait sortir au Diamond Dogs. "

Sam resta silencieux, et se contenta de sourire, heureux qu’elle ne puisse voir sa satisfaction.

" Très bien, je tenterai de me libérer, je passerai dans la soirée au Diamond Dogs. "

" D’accord, à ce soir. "

Il raccrocha. Il referma le dossier sur lequel il travaillait et appela sa secrétaire.

" Cathy, vous disiez vouloir votre soirée ? Amusez vous bien ! "

" Vous êtes sûr, Sam ? "

" Oui. Vous êtes sûre que ce dossier peut attendre demain ? "

" Vous avez finalement suivi mes conseils ? "

" Oui. Oui, je pense que je vais rentrer chez moi, et me reposer ! Bonsoir Cathy ! "

 

 Ce n’était qu’une sortie dans un bar, dans une boîte de nuit, et il n’y avait pas de personnalités importantes, juste des amis. Ca allait être une soirée simple et sympathique entre amis. Rien d’autre. Pourtant ce soir là, elle ressentait l’envie d’être belle, et de se faire désirer. Elle voulait qu’il ne voit qu’elle. Elle resta indécise devant son armoire, les tenues qu’elle avait ne convenaient pas à la situation. Elles étaient soit trop habillées, soit trop communes. Et il y avait une tenue qu’elle n’osait jamais mettre, car elle était loin de l’image que les gens avaient d’elle. Elle était assez dénudée, et ne collait pas à sa personnalité. Mais en y réfléchissant, elle n’avait de comptes à rendre à personne, aussi pouvait elle s’habiller comme elle le souhaitait. Elle sortit donc un pantalon noir et un top à paillettes, que seuls un nœud dans le cou et un dans le dos, retenait. Loïs resta également longtemps devant sa glace et se maquilla patiemment, ne négligeant aucun détail. Elle s’aperçut soudain des efforts qu’elle faisait pour paraître belle, et elle se rendit compte que cela n’était pas sans raisons. Elle avait peut être un faible pour Yrsan. Elle enfila sa tenue et brossa ses cheveux. Elle vaporisa du parfum sur sa peau, glissa un bracelet à son poignet, se regarda une dernière fois dans la glace, et quitta la salle de bain.

 

Yrsan réussit à se frayer un chemin parmi la foule et tourna autour de lui pour voir si Loïs, ou Mallory était arrivée. Mais il ne vit personne, aussi se dirigea-t-il instinctivement vers le bar. C’était la seconde fois qu’il venait depuis l’ouverture, non pas qu’il n’aimait pas l’ambiance, mais le temps lui manquait.

" Bonsoir, je peux vous servir quelque chose ? "

Le regard de Cassandra croisa celui d’Yrsan.

" Bonsoir ! "

" Je ne vous avait pas reconnu ! "

" Et bien votre voix m’était familière...C’est un bel endroit ! "

" Merci ! " dit Cassie en hochant la tête. " Prenez ce que vous voulez, c’est offert par la maison ! "

" Je vous remercie, mais j’attends Loïs. "

" Ah oui ? " dit-elle d’un ton sceptique. " Et bien prenez donc quelque chose en l’attendant ! "

Yrsan se laissa tenter, et Cassandra lui servit une Vodka. Elle s’excusa et alla à la rencontre d’autres clients. Mais il ne resta pas longtemps seul car Loïs le rejoignit.

" Tu n’as pas attendu trop longtemps au moins ? "

" Non, rassure toi ! On pourrait trouvé un coin plus tranquille, on s’entend pas beaucoup parlé par ici ! "

Loïs fit un signe de la main vers Cassandra qui lui répondit par un sourire.

" Il y a un recoin, là bas. On sera plus au calme ! "

Yrsan emporta son verre, et suivit la jeune femme qui semblait connaître les lieux mieux que lui.

Sam fit son entrée peu après, et lui aussi se dirigea d’instinct vers le bar. Cassie l’accueillit avec une certaine indifférence. Elle le salua vaguement, mais ne fit pas trop attention à lui. Elle essuyait des verres avec un torchon, qu’elle reposa ensuite sur son épaule.

" Tu es ravissante, nouvelle coiffure ? " demanda Sam d’un ton enjoué.

" Qu’est-ce qui te prend de me faire des compliments ? "

" Rien du tout, tu as l’air d’être d’une humeur... "

" Massacrante ? "

" Exécrable ! " Sam regarda autour de lui. " Tu me sers un Martini ? "

Elle s’exécuta immédiatement et sans délicatesse. Elle ne s’intéressa pas non plus à ce qu’il avait fait avec Mallory, et s’il avait fini par l’inviter. Il en conclut que quelque chose ne tournait pas rond.

" Un soucis ? C’est la boite ? Un homme ? Un client mécontent ? Une soirée qui a mal tournée ? "

" Et si tu t’occupais de ta petite personne et que tu laissais le mienne tranquille pour la soirée, qu’est-ce que tu en dis ? "

" Excellente idée ! " Il sirota son verre et ne lui adressa plus la parole. Elle levait de temps à autre les yeux pour voir ce qu’il faisait, et les baissait lorsqu’elle croisait son regard. Puis elle craqua.

" D’accord ! J’abandonne ! Tu as vu Mal ? "

Sam hocha la tête et lui raconta comment il s’y était pris.

" Ses yeux brillaient de mille feux... "

" Les yeux de qui ? "

Sam tourna la tête et vit de nouveau ce regard brillant. Mallory arborait un sourire timide, et ses yeux étaient emplis d’étincelles. Pas un fois Sam avait pu résister à pareil regard, mais elle était la seule au monde qui pouvait le regarder de cette façon.

" Les yeux de qui ? " réussit-il à bafouiller.

" Oui, tu parlais des yeux de quelqu’un ! " Mallory était impatiente de savoir ce qu’ils étaient en train de dire.

" Sam me disait qu’il avait reçu une photo de sa petite nièce. Et elle a un regard superbe ! "

Sam remercia Cassandra du regard et se replongea dans celui de Mallory. Elle portait une robe très simple, et parfaite pour l’endroit.

" Cassie, tu n’aurais pas vu Yrsan ou Loïs ? "

" Ils ont du aller derrière. Mais je doute qu’ils veuillent de la compagnie ce soir. Ils avaient l’air assez...proches ! "

" Pourquoi cette pointe de... "

" Jalousie dans ta voix ! " Sam termina la phrase de Mal.

" Je ne suis pas jalouse. Enfin, c’est ridicule, tu me crois capable de jalouser Loïs ? "

" Pour un homme, tu me jalouserai, moi ta meilleure amie ! "

" Mal, je suis un peu offensée de voir que tu me connais si mal. Crois moi, si tu n’étais pas mon amie, il y aurait longtemps que j’aurai testé ton petit ami ! "

Et aussitôt, un malaise se fit sentir, et Sam et Mallory rougirent, et ne purent plus croiser leur regard. Indignée, Mal lançait des regards lourds de sens à son amie, et pourtant celle ci souriait, satisfaite. Heureuse même d’avoir mis mal à l’aise ses deux clients. Enfin...potentiels clients.

" Qu’est-ce que je te sers Mal ? "

" Un jus d’orange. "

" Sam ? "

" Un petit ami ! Un... " Sam se sentit encore plus mal, mais il était de nature maladroite. " Je voulais dire...enfin je ne voulais pas dire ce que je viens de dire...mais ce que j’ai dit n’était rien d’autre qu’un lapsus, et dieu sait qu’on ne contrôle pas ce genre de choses...alors si j’ai dit petit ami plutôt que Martini...je m’en excuse, auprès de vous deux, mesdemoiselles ! " bafouilla-t-il.

" Bon, je vais vous laisser tous les deux avant que l’un des deux s’enfuit en courant car il ne sait plus où poser les yeux à cause de mes bavardages ! "

Elle leur servit leur boisson, et se retira pour leur laisser, judicieusement, un peu d’intimité. Un de ses serveurs préparait une Vodka et un Perrier. Cassandra y reconnut l’habitude de deux de ses clients.

" Martin, où allez vous avec ces boissons ? "

" Derrière en salle, patron, ce sont deux jeunes gens... "

" Un brun, origine slave, et une brune, des yeux noirs envoûtant, et un débardeur plus dénudé que mes sous-vêtements ? "

" On peut dire ça comme ça ! " répondit le serveur amusé, mais non pas surpris par sa patronne.

" Laisse, j’y vais ! "

Cassie se rendit dans la salle de derrière et trouva sans mal Yrsan et Loïs. La conversation semblait légère, ils riaient tous deux de bons cœur. Leurs verres étaient vides. Et il ne fallut pas longtemps à Cassie pour s’apercevoir qu’ils étaient très proches, au sens physique, cela s’entendait. Il partageait sans la moindre gêne le même fauteuil.

" Tout se passe comme vous voulez ? " demanda-t-elle en bonne hôtesse.

" Oh Cassie ! Dis moi, tu as un serveur vraiment mignon, c’est toi qui t’ai occupé des embauches ? " sourit Loïs.

" Mais dis moi, il te les faut tous ! " répondit Cassie du tac au tac.

Yrsan ne sut comment prendre cette allusion. Mais comme Loïs ne releva pas, il considéra qu’il s’agissait d’une plaisanterie.

" Tu veux prendre un verre avec nous, ça te fera une pause ! "

Loïs était séduite par sa gentillesse, mais il aurait pu s’abstenir de faire pareille chose. Heureusement, Cassie refusa de prendre sa pause. Elle les servit et s’en fut.

" Elle est toujours aussi... "

" Oui, c’est notre Cassie. Elle est impressionnante, mais au fond très gentille. "

Ils trinquèrent à leur soirée et se rendirent compte à mesure que la nuit avançait qu’ils avaient de nombreuses passions communes. Ils aimaient tous les deux la montagne et les paysages montagneux, les forêts, les cours d’eau. Bien sûr, leur métier leur permettait de partager d’avantage, comme l’amour des enfants, ou encore l’histoire.

" Je ne sais même pas d’où tu viens exactement... " soupira Loïs.

" Et bien, je viens d’un pays qu’il vaut parfois mieux ne pas connaître. J’ai passé toute ma jeunesse en Tchécoslovaquie. Quand j’en ai eu l’âge et les moyens, je suis parti. Et j’ai terminé mes études à Denver. C’était pas terrible, mais c’était toujours mieux que mon pays. Et puis j’ai eu mon diplôme, et j’ai eu le droit d’enseigner, mais je suivais chaque soir des cours d’anglais intensifs parce que j’avais tout de même pas mal de lacunes. Et puis cette année, on m’a proposé ce poste à Clearlake, et j’ai rencontré Mal. Et toi. "

Loïs ne put s’empêcher de sourire.

" Et tu aimes les Etats-Unis ? "

" Si...si tu avais connu mon pays, je pense que tu n’aurais aucun mal à comprendre ce que je ressens pour les Etats-Unis. Je m’y sens chez moi, et j’ai l’impression de vivre grâce à cette patrie d’adoption. " Il reprit son souffle. " Et toi, depuis combien de temps es tu à Washington ? "

" Je suis née ici. J’y ai passé mon enfance, et puis, je suis partie vivre à Seattle, quelques temps, et je suis revenue. Et c’est comme si je n’étais jamais partie. Sauf que pas mal de choses ont changé. "

Les yeux d’Yrsan demandaient d’avantages, mais elle préféra clore ce sujet. Elle enchaîna directement sur autre chose, sans aucun rapport, et la discussion se poursuivit.

 

A l’entrée de la boite, de gros types filtraient. N’entrait pas qui voulait. Ce soir là, la chance était avec lui, et les gros bras ne virent aucune objection à le laisser passer. Il paya son entrée, et laissa son manteau. Il descendit les marches qui menaient à la piste de danse et au bar. Il voulait voir autre chose, et découvrait pour la première fois cet endroit dont tout son établissement semblait parler. Tous les profs et enseignants se donnaient rendez vous là, sous l’initiative de Mallory O’Brien, celle qu’il n’avait pas encore réussi à séduire. Il se remémorait avec fierté toutes celles qu’il avait séduites grâce à son charme. Et la vision de jeune femmes ravissantes lui traversa l’esprit. Mais c’était celle de Mal qui revenait, comme un objet que l’on désire sans jamais pouvoir l’atteindre. Et cette obsession grandissait chaque jour, chaque fois qu’il la croisait dans les couloirs. Norman Rendell n’avait pas pour habitude de se voir refuser une invitation. Et la soirée qu’il aurait du passer avec elle s’était finalement transformée en dîner entre collègues. Deux professeurs de sixième avait eu l’idée de s’inviter à leur table.
Ce fut inespéré. Celle à qui il ne cessait de penser était là. Il venait simplement pour prendre un verre, et c’était sur elle que ses yeux se posaient. Elle était assise, au bar, ses jambes délicatement croisées. Pas de doutes, Norman reconnut Mallory parmi la foule, et il s’approcha d’elle sans hésitations, sans même noter la présence de la personne qui était avec elle.

" Bonsoir ! " s’exclama-t-il en s’insérant dans la conversation de Mallory et Sam.

Celle ci eut une vision d’horreur, et son sourire s’effaça.

" Je ne vous dérange pas au moins ? "

Sam interrogea Mallory du regard, et celle ci se dut de faire les présentations. Mais de ce fait, Norman se senti obligé de rester avec eux pour prendre un verre, et Sam tenta de ne pas montrer son mécontentement, quant à Mallory, elle tentait par tous les moyens de se débarrasser du directeur de l’école.

" Alors Sam, vous faites quoi dans la vie ? Laissez moi devinez... Vous devez être...employé de bureau ? C’est ça ? Vous devez être...assistant...allez aidez moi ! Sous fifres ? Vous avez la tête de l’emploi ! "

" Norman ! "

" Laisse, Mal. Monsieur a raison. Je ne suis qu’un employé. U assistant. Un...comment dites vous déjà ? Sous fifre ? Laissez moi vous dire que c’est vous, petit minable qui payer mon salaire, ce sont vos impôts qui me permettent de m’acheter un voilier et de l’entretenir, d’habiter un confortable appartement en ville, et j’en passe ! "

" Eh qu’est-ce qui se passe ici ? " intervint Cassie.

" Laisse, Cass, Monsieur le Directeur semble pris d’un crise de supériorité tout à coup ! "

" Norman, je suis désolée, mais nous aurions préféré Sam et moi que vous preniez votre verre à une autre table... "

" Mallory, ne me dites pas que vous sortez avec un crétin comme lui ! "

" Un quoi ? " s’étonna Sam.

" Il n’a rien dit ! " s’empressa de répondre Mallory.

" Un crétin ! Un moins que rien ! Un pauvre type ! "

" C’est quoi ton problème exactement, ton ego a été froissé ? "

" Sam, arrête ! "

" Enfin une femme comme vous ne peut pas gâcher sa vie avec un animal de son espèce, je vous ai offert tout ce que je pouvais vous offrir, vous auriez pu être heureuse avec moi, j’aurai été l’homme parfait pour vous, mais vous m’avez préféré cet abruti ? "

" Norman, vous dépassez les limites ! "

Loïs et Yrsan apparurent derrière Mallory.

" Mr Rendell ? " s’esclaffèrent les deux jeunes gens en même temps.

" Mal, tout va bien ? " demanda Loïs.

" Mais dites moi, c’est la soirée romance, c’est le rendez vous des liaisons cachées cet endroit, ma parole ! "

" Ce n’est pas du tout ce que vous croyiez ! " se justifia Yrsan.

" Cet endroit est libre d’accès, mais dans votre cas je peux faire une exception et vous faire foutre à la porte ! " dit Cassandra. " Alors vous prenez vos cliques vos claques, et je ne veux pas vous revoir ! "

" Laisse Cass, c’est nous qui partons, tu peux le laisser ! " Mallory préféra partir plutôt que laisser Sam faire plus qu’il ne devrait. Elle voyait qu’il était prêt à exploser. Ainsi, les quatre amis laissèrent Cassie terminer la soirée à servir l’horrible Norman Rendell, et ils se rendirent sur le parking de la boite de nuit.

" Mais comment vous pouvez supporter pareille ordure ? " s’énerva Sam.

" Ne fais pas attention à lui ! " lui conseilla Loïs.

" Je suis désolée que la soirée se soit finie comme ça, je me sens un peu responsable ! " dit Mallory.

" Ne sois pas bête, tu n’y es pour rien s’il a encore voulu jouer des siennes ! " la rassura Yrsan.

Loïs et Mallory se dirent au revoir avant que Loïs ne monte dans sa voiture, elle salua Sam et Yrsan de la main, et Yrsan fit de même, en disant au revoir de loin. Mallory serra son manteau pour se protéger du froid de l’hiver et fit un dernier signe à ses amis qui reprirent la route, dans deux directions différentes.

" Bon. " dit Mallory.

" Bon. " répondit Sam.

La jeune femme souriait tout en regardant la pointe de ses chaussures.

" J’ai passé une bonne soirée, hormis le petit accrochage de la fin de soirée, pour lequel je m’excuse une fois de plus ! "

" Moi aussi. Je veux dire, j’ai passé une bonne soirée. J’aimerais... j’aimerais assez qu’on refasse ça très bientôt. Peut-être qu’on pourrait dîner dans un endroit plus calme la prochaine fois. " suggéra Sam.

" Tu prends des initiatives, Sam ? " dit Mallory malicieusement.

" Et tu n’as rien contre, apparemment ! " Il tentait de déchiffrer l’expression de son visage. " Alors, tu es d’accord ? "

" Oui, on pourrait aller dîner. Et tu pourrais peut-être m’appeler, pour me dire quand, et où... "

" Très bien, je le ferai ! "

Mallory hésita un instant, puis lui dit un simple bonsoir. Sam répondit de même. Il attendit qu’elle monte dans sa voiture et qu’elle parte avant de partir à son tour. Mallory glissa la clé dans le contact et tourna, mais sa voiture refusa de démarrer. Le froid faisait déjà des siennes. Elle refit quelques tentatives. A l’extérieur, Sam observait sans bouger la scène. Elle ouvrit la glace et fit une grimace.

" Je suis contente que tu sois encore là ! Dis, tu ne serais pas un de ces super héros qui en un coup d’œil te répare ta voiture ? "

" Pas vraiment, mais je veux bien essayer de voir ce qu’elle a. "

Le bilan ne fut pas satisfaisant, car Sam voyait d’où venait la panne, mais doutait de pouvoir y remédier. Il trifouilla, et demandait à Mallory de démarrer de temps à autres, mais rien n’y faisait. Au bout d’un moment, Mallory sortit, tout en soufflant sur ses doigts.

" Tu vas être gelé si on reste là ! Qu’est-ce qu’on fait alors ? "

" Il faut appeler un dépanneur, je ne vais rien pouvoir faire ! "

" Sam, il est deux heures du matin, aucun dépanneur ne se lèvera un samedi matin à cette heure là ! "

" Alors je ne vois qu’une seule solution ! "

Et Mallory se vit monter dans la voiture de Sam qui se proposa de la raccompagner, et de faire le nécessaire pour que sa voiture soit réparée au plus vite. Mais le mieux qu’il pouvait faire, à pareille heure de la nuit, c’était la reconduire chez elle. Mallory resta silencieuse durant le trajet, elle regardait la route sans penser à rien. Sam observait le même silence. Il se gara devant l’immeuble sans que Mallory ne réalise qu’ils étaient arrivés.

 

Cassandra avait donner congés à ses employés, et elle faisait sa caisse, comme chaque soir. Elle était ravie de voir que pour les premiers soirs, les affaires marchaient plutôt bien. D’ici un mois, elle avait l’intention de faire venir des groupes, ou des chanteurs, pour pouvoir augmenter le prix de l’entrée. Mais ses prévisions étaient tout à fait correctes. Elle compta les derniers billets et les enferma dans un coffre qu’elle prit soin de refermer. Elle essuya le comptoir du bar avec un chiffon et alla éteindre des lumières de la salle. Elle entendit la porte à l’étage claquer car il n’y avait aucun bruit. Elle observa, et vit un homme descendre rapidement les marches. Elle reconnut sans mal Yrsan.

" C’est fermé ! " lui fit-elle remarqué.

" Oui, désolé de t’ennuyer si tard, mais je pense avoir laisser mon porte feuille, j’ai du le laisser glisser, tu ne l’aurais pas vu ? "

" Non, pas vu pas pris, mais d’autres l’auront peut-être remarqué. "

" Ca t’ennuies si je jettes un coup d’œil ? "

" Pas du tout ! "

Elle le suivit dans l’arrière salle, et elle l’imita en se mettant à même le sol pour regarder sous les fauteuils, sous les tables.

" Il ne semble pas être là, quelqu’un a du le ramasser, ou bien il a glissé dans ma voiture... "

" Tu sais, pour quelqu’un sensé raconter des bobards aux enfants, je te trouve mauvais menteur ! "

" Que veux tu dire ? "

" Que tu avais besoin d’une excuse pour revenir, et que tu n’as rien trouvé de mieux ! "

" Une excuse ? " demanda Yrsan étonné.

" Tu n’es pas revenu à cause de ton porte feuille, avoue ! "

" Pourquoi d’autre serai-je venu ? "

Mais Cassie ne répondit pas. Elle resta les yeux fixés droit sur Yrsan, et celui ci se laissa dévisager. Il en profita même pour dévisager la jeune femme. Cassie se rapprocha de lui et prit son visage entre ses mains. Elle posa ses lèvres contre les siennes, avec passion. Sans résisté, Yrsan se rapprocha lui aussi d’elle. Il l’embrassa à son tour. Leur baiser n’avait rien d’innocent. Il reflétait à la fois du désir et de la passion. Il ne fut pas gêné lorsqu’il senti les mains de la jeune femme descendre le long de son corps, et ne s’étonna pas plus de faire la même chose avec ses propres mains.

 

" Tu auras vraiment tenu à m’accompagner jusqu’au bout ! " dit Mallory, alors que Sam faisait avec elle les derniers pas jusqu’à devant son appartement.

" Les rues ne sont plus très sûres à cette heure ci, et les immeubles non plus ! "

" Bon, et bien je suis arrivée, entière, et je te remercie pour m’avoir raccompagnée...aussi loin ! "

Elle sortit ses clés de son sac à main, et joua avec le porte clés.

" C’est normal. "

Dans ces circonstances, la phrase de rigueur serait : " Je t’invite à prendre un dernier verre ? " Mais personne n’était dupe de ce genre d’expression. Elle voulait dire ce qu’elle voulait dire ! Et Mallory s’y refusait.

" Bon, et bien encore merci pour la soirée, et pour la fin de soirée. "

" Merci à toi. "

La conversation ne prenait pas fin. Chacun voulait passer encore un peu de temps avec l’autre. Et Sam n’aurait rien eu contre un dernier verre, mais il ne voulait pas qu’elle s’en sente obligée.

" C’est marrant ! " dit-elle. " Je me rappelle lorsque je t’ai invité à l’Opéra Chinois ! "

" Oui, moi aussi ! "

" J’avais été catégorique. "

" Je m’en souviens, oui. "

Elle ne put réprimer un sourire.

" Bonsoir Sam, et merci ! "

Elle s’avança vers lui et lui glissa un baiser sur sa joue, bien que très proche des lèvres. Sam saisit l’occasion pour l’embrasser en retour. Mallory glissa aussitôt les bras autour de son cou, comme si elle n’avait attendu que cela toute la soirée, et se laissa embrasser. Elle garda les yeux fermés et savoura cet instant. Et Sam fit de même. Il enlaçait sa taille pour la garder près de lui. Cet instant, comme tout autre instant avec elle, il l’avait attendu, et le plaisir de le voir enfin se réaliser était immense. Elle garda une main sur sa joue et déposa quelques baisers sur ses lèvres. Ils s’embrassèrent une nouvelle fois, longuement, et leur baiser n’eut plus de fin...

 

 

Ecrit par spleen, le Samedi 16 Août 2003, 18:26 dans la rubrique "lecture".