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Utopie
suite
" C'est pas la bonne clé ! " 

" Qu'est-ce que tu racontes, bien sûr que c'est la bonne clé ! "

" Alors pourquoi la porte s'ouvre pas ? "

" Ah ouais, c'est peut-être pas la bonne clé ! "

" Tu vois ! "

10 Février. 23h45. La discrétion n'était pas le fort de Sam et Josh. L'immeuble s'en sortait bien si les occupants n'étaient pas réveillés par le chahut qu'ils faisaient. Mais d'ordinaire, ils étaient plus discrets. Lorsqu'ils étaient sobres. Car Josh et Sam sortaient d'un bar, et pour dire vrai ils avaient sans doute forcé sur la bière, et Dieu sait quelles autres boissons ils avaient pu consommer. Sam ne parvenait pas à ouvrir la porte de son appartement. L'alcool le faisait trembler. Et Josh, dont le système était plus délicat que le sien, était déjà à moitié soûl. Sam conservait encore un semblant de lucidité. Quand le plus jeune des deux parvint à faire tourner la clé dans la serrure, il s'exclama fièrement.

" Je te l'avais bien dit que c'était la bonne clé ! "

Ils se heurtèrent dans l'entrée de l'appartement qui était un peu étroite.

" Tu sais quoi ? " demanda Sam à son compagnon de galère.

" Me parles plus de cette histoire de clés ! "

" C'est mon anniversaire, ce soir, et pas un seul de mes amis ne m'a fêté mon anniversaire ! " Pas un seul ! et je te parle même pas de ma petite amie qui n'as pas appeler, alors que je lui avais réservé ma soirée ! "

Il alluma l'entrée pour qu'enfin ils y voient plus clair, et il se rendit dans le salon pour allumer une autre lampe.

" Surprise ! "

Des couleurs, des cris, des gens...Et un mal de crâne épouvantable. Sam réalisa alors que ses amis n'avaient pas oublier son anniversaire, ils avaient juste fait semblant. Lorsqu'il avait appuyer sur l'interrupteur, ils s'étaient tous écriés avec entrain et bonne humeur les deux petits mots magiques. Ses collègues et amis, ses plus proches amis, et...Mallory.

" Joyeux Anniversaire ! " Cela fusait de partout. Il dut remercier tout le monde. On lui demanda un discours, son patron, Toby Ziegler le sortit de ce pétrin.

" Sam peut bien rire de Josh, il a une constitution tout aussi fragile ! Et je n'ai pas vraiment envie de l'entendre dire n'importe quoi, alors pour le respect de notre langue, laissons le ne rien dire ! "

" Toby, j'ai encore assez d'esprit pour vous tenir un beau discours. Mais comme vous seriez vite lassé, je vais vous dire merci à tous d'être là ! "

On lui tendit une coupe de champagne, et une part de gâteau, mais il n'avait pas encore eu le temps d'aller saluer la jeune femme qu'il soupçonnait d'être à l'origine de cette petite soirée. Mallory était dans un coin, à observer tranquillement la scène. Elle avait une coupe à laquelle elle n'avait encore pas touchée.

" Bonsoir. Mademoiselle, vous ne seriez pas cette personne qui a tout mis en œuvre pour que je me ridiculise devant tous mes amis ? "

" Non, vous devez vous tromper de personne, moi je suis la personne qui vous a organisé une petite fête surprise pour votre anniversaire. Soit dit en passant, j'aimerai bien savoir avec combien de filles tu sors en même temps ! "

Il parut réfléchir longuement à cette dernière question.

" Euh...je dois te dire que j'ai arrêté de compter lorsque j'ai atteint sept. "

Elle lui donna un coup sur l'épaule, mais elle lui tendit aussitôt son verre pour trinquer à sa santé.

" Joyeux Anniversaire ! Que tes vœux se réalisent ! "

Il cogna son verre contre le sien en lui disant merci.

" Je suppose qu'on n'a pas le droit de s'embrasser devant ton père ? "

" Exactement ! "

Ils observèrent ensemble le déroulement de la soirée. Il y avait ceux qui s'amusaient. Il y avaient ceux qui buvaient. Et une dernière catégorie réservée seulement à l'un d'entre eux. Ceux qui cuvaient. Josh s'était installé dans un coin du salon, et ne s'était pas préoccupé des gens autour de lui, il s'était endormi. Mallory le regarda comme elle regardait ses élèves. Attendrie.

" Le pauvre...j'aurai du le mettre au courant qu'on donnait une petite fête en ton honneur. "

" Pourquoi tu ne l'as pas fait ? "

" Parce que je ne voulais pas que toi tu sois au courant ! " dit-elle de manière évidente.

On offrit à Sam ses cadeaux. Un mélange de gadgets, de choses inutiles, d'objets sans valeurs. Cela passait par le bouchon de baignoire en forme de grenouille, ou bien un faux dentier qui marquait le fait que Sam prenait un an de plus vers la sénilité, ou bien encore une encyclopédie sur les différentes mouches pour pêcher. Ce qui avait sans doute de l'intérêt pour un pêcheur, mais Sam n'était pas réellement adepte de ce loisir. Le cadeau le plus audacieux vint de Cassandra, et il ne s'en étonna guère, il se sentit simplement gêné, mais c'était le but rechercher. Elle avait eu la délicate idée de lui acheter une boite de préservatifs. Elle lui fit un clin d'œil en lui tendant le paquet, et il eut un coup de sang en pensant à Leo. Mais heureusement, son patron ne se doutait de rien. Il ne releva même pas, il était juste amusé, comme tous, de l'originalité et la provocation du cadeau. Il le soupçonna même de croire qu'il pouvait y avoir quelque chose en lui et Cassandra. La vérité lui donnerait peut-être une attaque. Quoi que ces derniers temps, il semblait accepter le fait qu'il se rapproche de sa fille.

" Allez, bonsoir, et merci d'être venu ! "

Il remercia ainsi tous ses invités, et les reconduisit à la porte lorsqu'ils choisirent tous le moment de rentrer. Il confia à Donna, la secrétaire de Josh, mais néanmoins amie, le soin de reconduire son supérieur chez lui, et de s'assurer qu'il serait au bureau le lendemain matin.
Mallory lui prêtait déjà main forte pour tout ranger et nettoyer. Il insista pour qu'elle rentre chez elle, mais elle tint à aider, c'était un peu sa faute si son appartement ressemblait plus à une poubelle géante qu'à autre chose. A deux, ils vinrent rapidement à bout de la tâche, et Mallory rassembla ses affaires pour rentrer chez elle. Elle se rendit compte qu'ils étaient tous les deux tous seuls et qu'ils pouvaient enfin s'embrasser sans se soucier du regard des autres. Elle passa donc ses bras autour de son cou, et il caressa le dos de la jeune femme de ses mains. Il embrassa son cou, puis ils s'embrassèrent passionnément. Il commença à défaire les boutons du gilet de Mal mais elle l'arrêta.

" Qu'est-ce que tu fais ? " demanda-t-elle en souriant.

" Je vais être franc avec toi, j'avais l'intention d'enlever chacun de ces boutons, de manière à pouvoir enlever ton gilet, et puis enlever le reste de tes vêtements... "

" Tu allais faire ça ? "

" Je pensais que tu étais mon cadeau d'anniversaire ! " admit-il.

" Ton cadeau ? Non, ton cadeau est dans ta chambre, bien emballé, et tu l'ouvriras quand tu iras te coucher. Mais sans moi ! "

" Je t'en prie passe la nuit ici, tu as bu, et tu habites loin... "

" J'ai bu deux coupes, et j'habite à moins de cinq kilomètres. Je vais pouvoir traverser la ville sans trop de craintes, tu sais ! Et puis, tu sais quoi ? Tu as trop bu ce soir ! "

" Je suis encore lucide, tu sais ? "

" Oui, je vois ça. Mais on ne t'a jamais dit que les sens étaient visiblement réduits lorsqu'on abusait de l'alcool ? Je ne voudrais pas que cela t'empêche de profiter pleinement de ce que j'aurai à t'offrir. "

" Va t'en ! " dit-il défait. " Tu as gagné, mais si tu ne sors pas d'ici tout de suite, je ne réponds plus de rien. "

Elle mit son manteau et prit son sac et l'embrassa une dernière fois.

" Joyeux Anniversaire Sam ! "

Il fit un geste vague de la main, mais il lui sourit tout de même avant qu'elle ne sorte. Il n'aurait pas voulu qu'ils se quittent en mauvais termes. Elle avait raison, il avait bu plus que de raison, et si ses sens fonctionnaient encore, c'était un miracle. Il eut même du mal à se rendre dans sa propre chambre. Elle avait raison, à croire que cette femme avait toujours raison, et avait toujours réponse à tout. Ca lui plaisait.

 

Loïs était assise dans un bureau qui révélait tout de suite la branche de celui à qui il appartenait. Le droit. La justice. Des exemplaires du code civil, du code pénal, des bouquins de droit, figuraient dans de grandes étagères, derrière le bureau. La secrétaire de l'homme qu'elle venait voir l'avait installer ici, lui proposant quelque chose à boire, en attendant l'arrivée de Mason Frace. Cet homme était un conseiller juridique. Loïs le connaissait de nom, et Sam avait confirmé sa réputation. Il arriva avec un quart d'heure de retard, ce sur quoi la jeune femme ne s'attarda pas. Il avait la quarantaine, une chevelure poivre et sel, et le teint hâlé. Il aurait sans doute pu revenir de vacances, les îles de préférence. Loïs lui expliqua son problème sans plus attendre, et il resta silencieux à la fin du récit. La perplexité et le doute se lisait sur son visage.

" Votre dossier me semble complexe. " Il relisait ses notes à mesure qu'il parlait. " Mademoiselle Duncan, je vais être très franc avec vous, je ne pourrai rien faire moi même. Je peux seulement vous conseiller de vous adresser à un avocat, mais hélas...je n'en connais que peu qui accepterait de s'attaquer à une pareille affaire. "

" Mais vous en connaissez ? " dit-elle d'un ton ferme, catégorique quand à son désir de faire avancer les choses.

" Je dois vous prévenir que ce ne sera pas facile, et en tout honnêteté, je ne pense pas que vous obtiendrez gain de cause. "

" Donnez moi le nom de l'avocat ! "

" Maître Ryan Marcus. Je ne vois que lui. Il est spécialisé dans cette branche, mais encore une fois, je vous mets en garde. Vous me paraissez déterminée et sûre de vous. Notre pays est constitué de lois, vous ne l'ignorez pas. Avec le meilleur avocat du monde, vous ne pourriez contourné la loi ! "

Elle remercia aimablement le conseiller, mais au fond d'elle, Loïs souhaitait en finir avec cet entretien qui ne lui avait rien apporté sinon la certitude de vouloir aller jusqu'au bout, et un nom, qui serait sa seule chance de tenter son entreprise fastidieuse.

 

Leo s'était demandé quel était l'endroit le plus approprié pour parler à sa fille. Il avait d'abord pensé à la maison de Jenny, mais elle y serait avec Virginia. Ce n'était pas la meilleure solution. Il aurait pu l'inviter au restaurant. Mais un lieu public n'était pas le meilleur endroit non plus. S'il se rendait chez elle, il y aurait de fortes chances pour qu'il ne sache quoi faire au cas où cela tournerait mal. Il lui restait la possibilité de la faire venir dans son bureau. " Mallory, passe dans l'après-midi, je dois te parler... " Et c'était ce qu'il lui avait dit. Elle lui avait répondu qu'elle devait se rendre à la papeterie à la sortie de l'école, mais qu'elle le rejoignait tout de suite après. Il l'attendit, assis sur son sofa. Il précisa à Margaret qu'il ne voulait voir personne, aucune urgence, aucune visite, il voulait être absolument seul avec sa fille. Il tenta de se plonger dans la lecture de ses dossiers, mais dans sa tête, il formulait déjà ses propres phrases, il se préparait mentalement à cette discussion qui allait forcément mal finir, il le savait. Mais pendant presque trente ans, ce secret l'avait rongé, et maintenant adulte, et dans ces circonstances particulières, Mallory devait connaître une vérité qu'il aurait préféré enfouir dans sa mémoire. Elle arriva à seize heures, Margaret la laissa entrée, selon les ordres de Leo. Elle entra, joyeuse et pleine d'entrain, elle embrassa son père, elle se débarrassa de son manteau et de son écharpe, qu'elle posa sur une chaise, après quoi elle s'assit près de son père.

" Quoi de neuf ? "

" La bonne vieille routine. J'avais envie de partir un week-end à la montagne. Tu as vu ce temps splendide ? "

" Euh oui. "

" Qu'est-ce qu'il y a Papa ? " s'inquiéta Mallory.

" Mon chaton, je voulais que tu viennes ici, parce que j'ai quelque chose à te dire, c'est à propos de moi, et aussi de ta sœur, Virginia. "

" Ma cousine ! " le reprit Mallory, tout en restant concentrée sur les paroles de Leo.

" Justement. Ce que j'avais à te dire à propos de Nia, c'est qu'elle n'est pas ta cousine. Elle est en fait ta petite sœur. "

Mallory resta stoïque à cette annonce. Elle ne comprenait pas vraiment de quoi son père lui parlait. Elle lui demanda donc de s'expliquer.

" Chérie, il y a très longtemps, ta mère et moi n'étions pas marié, ta Tante Annie et moi même étions amoureux. Le temps a passé, et puis c'est ta mère que j'ai épousé, parce que le destin est imprévisible. "

" Je l'ignorais. "

" Ta tante rêvait d'une grande famille, mais très vite, ses espoirs se sont anéantis quand elle a appris que son mari, ton oncle, ne pouvait pas avoir d'enfants. "

" Je ne comprends pas, vous avez eu un autre enfant, et vous l'avez donné à Annie en le faisant passer pour le sien ? "

" Elle m'a demandé de...enfin tu vois...Enfin un soir, nous avions beaucoup bu et disons qu'on a fait une bêtise. Mais Annie est tombée enceinte. "

Mal regardait son père avec effroi.

" Tu as trompé Maman avec sa sœur ? "

" Annie voulait cet enfant, il n'était pas question de s'en séparer. Alors on a décidé d'un commun accord que ton oncle l'élèverait comme sa fille, et c'est ce qu'il a fait. "

Elle contrôlait difficilement sa colère mais elle avait trop de questions à poser pour la laisser exploser maintenant.

" Maman est au courant de tout cela ? "

" Oui, et ta mère a été compréhensive. Elle était même ravie que sa sœur puisse enfin avoir l'enfant qu'elle désirait tant. "

" Ravie ? " dit Mallory en ricanant. " Ravie ! Son mari la trompe avec sa sœur, lui fait un enfant dans le dos, et elle est ravie ! Pourquoi je n'ai aucun mal à retrouver le portrait de ma mère la dedans ? "

" Mal... "

" Pourquoi tu me dis ça maintenant ? Pourquoi ne pas avoir tu le secret, l'emporter dans votre tombe ? "

" Parce que tu es assez âgée à présent pour savoir la vérité, que tu es ma fille et que je ne veux pas te mentir, je ne veux rien te cacher. "

Les larmes de Mallory lui montait aux yeux, même si elle faisait tout pour éviter cela. Mais c'était peine perdue.

" Virginia est au courant ? "

" Elle est au courant, ta mère lui a dit, et elle... "

" Elle devait être heureuse de savoir que son père est vivant et qu'il travaille à la Maison Blanche, elle qui m'a toujours jalousé parce que j'avais un père ! "

Son ton montait et ses sanglots aussi.

" Je te l'ai dit aussi car Nia va rester habiter à Washington. Elle a trouvé un boulot stable, et c'est pour cela qu'on lui a dit, parce qu'on ne voulait pas qu'elle se sente rejetée. "

" Qu'elle se sente rejetée ? Oh non, il n'y a pas de danger, avec Maman qui est plus attentionnée avec elle qu'elle ne l'a été avec moi, et avec un père aussi parfait que toi ! "

" Ma belle, calme toi ! "

" Ma belle, ma chérie, mon chaton, ma petite fille, ma SEULE petite fille ! " Elle souffla. " Mais à qui tu as voulu faire croire ça pendant toutes ces années ? Comment tu as pu faire comme si j'étais ta seule fille, alors que tu en avais une cachée à Boston ? "

" Voyons, Mal, si je veux assumer mon rôle de père auprès d'elle, c'est qu'elle n'a plus personne, et que précisément, elle a besoin de quelqu'un. Ta mère et moi aimerions l'aider à reconstruire sa vie ! "

Elle essuyait ses larmes qui teintaient ses joues de noirs, elle n'avait pas prévu qu'elle aurait besoin de mascara waterproof pour aller voir son père.

" Tu sais à quoi je repense ? A tous les instants où tu me disais que j'était ta merveille, la plus belle chose que tu avais faite, ta petite fille...Alors que... "

" Tout ce que je t'ai dit est vrai : Tu es ma petite fille, c'est toi que j'ai élevé, c'est toi que j'ai chéri, et que j'ai aimé. Et le fait que tu aies une sœur ne signifie pas que tu n'es plus tout cela. Tu es vraiment la merveille de ma vie, et tu es ma petite fille. C'est toi que j'ai vu grandir, c'est toi qui m'a vu boire, tu es ma fille ! "

" Mais je ne suis pas la seule ! J'étais fière d'être ta fille, parce que j'avais vraiment le sentiment d'être unique, et d'avoir de la valeur, mais je me berçais d'illusions ! Je n'ai rien d'unique, je suis une parmi tant d'autres ! "

" Mallory ! " dit Leo d'une voix douce pour la calmer. Cela ne marcha pas. Elle reprit ses affaires et quitta le bureau en pleurs. Margaret pointa aussitôt sa tête dans l'embrasure de la porte.

" Tout va bien, Leo ? "

" Comme j'aimerais que ce soit le cas. Margaret, appelez Jenny, et passez la moi. "

 

Le cours de géographie avait pour sujet les climats. C'était intéressant car cela relevait toute la diversité des Etats-Unis, non seulement sur un point culturel, ou encore politique, même la nature avait fait de l'Amérique un continent varié et offrait ainsi de multiples possibilités, notamment pour l'ouverture sur le monde, mais ceci n'était peut-être pas nécessairement quelque chose à dire à des élèves de CM1. Il eut juste le temps de terminer quelques explications sur le climat de la côté ouest, un climat subtropical, chaud et aride, à influence méditerranéenne. Et la sonnerie annonçant la fin de la journée retentit.

" Au revoir à tous, on se voit demain, et n'oubliez pas de réviser vos tables de multiplications, interro ! "

La salle de classe se vida plus rapidement qu'elle ne s'était remplie, mais c'était naturel. Seul le jeune Mark Lance était resté pour demander un renseignement à son instituteur. Leur petite discussion prit fin lorsque le proviseur entra dans la salle.

" Au revoir Monsieur Haendel ! "

" Au revoir Mark ! " Il leva les yeux vers Norman Rendell. " Monsieur le Proviseur ? "

" Vous n'êtes pas sans savoir que je dirige cette école, et que je vois et sais beaucoup de choses. Notamment, je sais déceler rapidement les petites histoires qui se créent, et je sais que des petites parties de jambes en l'air ont lieu dans certaines des salles de classe. "

" Je peux vous rassurer, Monsieur, en vous affirmant que ma salle de classe n'a jamais abrité autre chose que les cours que j'enseigne à mes élèves. "

" Ca je le sais. Vous devez aussi savoir que si je trouvais quelqu'un de cet établissement en train de s'adonner à des petits jeux érotiques avec un collègue, je me verrai obliger de le renvoyer... "

" Ca me parait évident. "

" Je veux faire une enquête. Et je veux que vous me teniez au courant de tout ce que vous saurez que j'ignorerai. "

" Vous me demandez de jouer aux espions ? "

" Je vous demande de faire respecter la pudeur dans un établissement qui accueille des enfants. Est-ce trop demander ? "

" Monsieur, je comprends et suis en accord avec votre point de vue, néanmoins, je n'ai pas l'intention de faire de délation. Je ne dénoncerai aucun de mes collègues si je savais ce qu'ils faisaient de leurs soirées. "

La voix de Norman était calme et posée, mais recelait de la menace.

" Vous savez, ce serait très simple pour moi de vous virer, Haendel. Surtout étant donné ce que je sais sur vous, vos deux petites copines et le type de la Maison Blanche. Croyez-moi, de nous deux, vous n'êtes pas celui qui est en mesure de refuser de m'aider. Mais puisque vous refusez la délation, je vais vous confier une autre tache. Débrouillez vous comme vous voulez, je veux que Mallory O'Brien accepte de sortir avec moi. "

" Je ne pense pas que Mallory se laisserait convaincre d'une telle chose. "

" Alors faites preuve d'imagination ! " lui ordonna Norman.

" Vous ne pouvez pas me forcer à quoi que ce soit ! "

" Erreur. Je sais que vous tenez beaucoup à Loïs Duncan, même si je ne comprends pas très bien pourquoi cette mégère vous attire tant ! Si vous refusez de m'aider, je la vire. "

" Vous n'avez pas de motif pour la virer ! "

" Oh, elle ne vous rien dit ? "

Yrsan ne voulait plus écouter les fantaisies de ce type cinglé, il préféra ranger ses affaires et quitter la salle.

" Vous êtes fou à lier. "

" En 1998, une élève de Loïs est décédée, et c'était Loïs la responsable. Il me suffit d'une plainte d'un parent, et plus aucune école ne voudra d'elle aux Etats-Unis. Vous ai-je dit que je m'entendais particulièrement bien avec Bill Thurman, le père de Lydia Thurman, une petite blonde, en CE1-A ? Ca vous dit quelque chose ? "

Yrsan agrippa Norman par le col de sa chemise et le colla violemment contre le mur.

" Menacer moi encore une fois, ou touchez à un cheveux de Loïs ou qui que ce soit d'autre dans cette école, et c'est vous que je fais épingler ! "

" Malheureusement " dit-il en tentant de ne pas penser à la douleur qu'Yrsan lui infligeait, " je crains que vous n'ayez pas les moyens de me faire taire, alors que moi si ! "

Yrsan le relâcha et sortit sans plus prêter attention aux paroles grotesques d'un homme pareil. Pourtant, ces fameuses paroles lui revinrent en mémoire longtemps après leur discussion mouvementée.

 

Maître Ryan Marcus, les lettres d'or brillaient sur la plaque suspendue sur la porte du cabinet. Loïs entra et se rendit au bureau qui était accolé au mur du hall d'entrée du cabinet.

" J'ai rendez-vous avec Me Ryan. Je suis Loïs Duncan. "

" Oui, Mademoiselle...Je vais vous demander de bien vouloir patienter dans notre salle d'attente. "

Elle remarqua en entrant dans cette salle qu'il n'y avait pas un chat. Etait-ce bon ou mauvais signe ? Elle n'avait pas eu le temps de demandé à Sam s'il connaissait Marcus. C'était peut-être un avocat minable en fin de compte. Elle eut le temps d'observer chaque recoin de la pièce, où régnait une atmosphère douce et agréable. Il y avait des articles de presse placardés au mur, et une photo sur laquelle deux hommes se serraient la main. Elle lu la légende apposée en dessous de la photo. Il s'agissait de Ryan Marcus et de son mentor, un ténor du barreau de New York. Ryan Marcus était jeune et avait un regard qui exprimait une sorte de mélancolie. La secrétaire qui l'avait accueillie ouvrit la pore de la salle d'attente et eut une expression confuse.

" Je suis désolée Mademoiselle Duncan, mais Me Marcus doit s'absenter, il vous demande de reprendre rendez vous un peu plus tard avec lui ! "

" C'est une plaisanterie ? Attendez, où est-il allé, il faut absolument que je le vois ! "

La secrétaire refusa de donner d'autres informations à Loïs et celle ci refusa ainsi de reprendre rendez-vous. Elle prit l'ascenseur pour quitter l'immeuble et regagner sa voiture, et elle aperçut une silhouette un peu plus loin qui marchait d'un pas rapide sur le parking. Elle observa d'avantage la personne et elle discerna les traits du visage. Elle n'eut aucune hésitation, elle reconnut aussitôt le jeune homme mélancolique de la photo. Elle lui courut après et le vit, à deux mètres, au plus, monter dans sa voiture. Si près du but, elle se refusa à abandonner. Elle ouvrit la portière de la voiture, côté passager et s'engouffra dans le véhicule. Le conducteur fut aussitôt alarmé et lui demanda de descendre... 

" Me Marcus, je suis désolée, je suis Loïs Duncan, nous avions rendez vous, et vous venez d'annuler. "

" Il y a une raison à cela Mademoiselle, je ne l'aurai pas fait sinon. "

" Quelle que soit cette raison, je vous demande de m'écouter ! "

" Je ne veux pas paraître impoli, mais vous êtes dans ma voiture, et je dois me rendre au Palais de Justice immédiatement. "

" Alors emmenez moi avec vous, et je vais vous exposer mon problème sur la route. "

" Vous avez cinq minutes, et après, vous descendez de mon véhicule ! "

Elle lui expliqua alors son histoire de par le passé, l'enfant qu'elle avait eu, et le fait que ses parents lui avait enlevé, le confiant à un famille d'adoption. Elle lui raconta sa visite de Noël, et sa rencontre tant espéré avec une partie d'elle même. Et puis elle lui confia son désir de le voir d'avantage, de récupéré la garde même, ou bien d'obtenir un droit de visite, enfin, quelque chose qui lui permette de se rapprocher de son fils. L'avocat sembla réfléchir, puis il s'interrompit dans ses pensées.

" Vous savez que les avocats, tout comme les juges, ou tout autre serviteur de la magistrature, ou de la justice de ce pays, ne pourraient contourner les lois et la constitution. Ce que vous me demandez est quelque chose de complexe. Comprenez bien que vous avez signé une décharge, léguant si on peut le dire comme ça, votre enfant à une famille d'adoption. Et maintenant, le temps a passé, et il est trop tard pour revenir sur ce papier. Loïs, vous avez l'air déterminée à revoir cet enfant, et je ne vais pas abandonner cette affaire, je me battrai pour vous, mais vous ne devez pas vous construire des espérances trop grandes. Le mieux que je puisse vous obtenir ne sera pas la garde définitive de l'enfant. "

" Merci Maître, je vous suis infiniment reconnaissante de m'avoir écoutée ! " Elle lui serra fermement la main et retrouva son sourire.

" Maintenant, je vais vraiment être en retard au Palais de Justice, voyez avec ma secrétaire pour un rendez vous ! "

Elle descendit aussitôt et remonta dans le cabinet, où elle retrouva la secrétaire et où elle prit rendez vous. En ressortant, la première chose qu'elle fit fut d'appeler Yrsan. Celui ci était en voiture et ne semblait guère enchanté par les nouvelles que lui apportait la jeune femme.

" Et qu'est-ce qu'il a dit au juste ? "

" Qu'il allait tout faire pour défendre mon dossier, et il m'a bien fait comprendre qu'il n'aimait pas perdre. Yrsan, je suis vraiment heureuse ! "

" Loïs, je suis très contente aussi, mais tu ne crois pas que tu t'emballes un peu trop. Tu devrais peut-être...je sais pas...freiner ton optimisme. "

" Je ferai ça plus tard, pour l'instant je vais aller en ville, j'ai quelques courses à faire mais je voulais te le dire avant ! "

Elle raccrocha après l'avoir saluer.
Yrsan était lui aussi dans sa voiture, et le fait qu'elle soit si euphorique à l'idée de confier cette affaire à un avocat ne l'enchantait guère. Et puis, la crédibilité de cet avocat avait-elle été vérifiée ? Il ne savait pas comment se renseigner à ce sujet, mais il eut soudain une idée. Il reprit son téléphone et composa le numéro des renseignements.

" Je voudrais le numéro de la Maison Blanche. "

" Quel numéro demandez vous ? "

" La Maison Blanche. "

" Oui, dans quelle ville ? "

" Washington. "

" Quelle ville dans l'état de Washington ? "

Yrsan éloigna le téléphone de son oreille et vérifia s'il avait bien composé le numéro des renseignements. L'opératrice qui lui avait répondu était soit débutante, soit stupide, mais l'un n'excluait pas l'autre.

" Je voudrais être mis en relation avec la Maison Blanche, à Washington, District de Columbia, le siège du pouvoir fédéral. "

" Ne quittez pas ! "

Il attendit et pria pour tomber sur la Maison Blanche et non pas un petit café de la ville de Seattle dans l'état de Washington, à l'autre bout du pays.

" Standard de la Maison Blanche, vers qui puis je transférer votre appel ? "

Il souffla de soulagement.

" Bonjour, je souhaiterais parler à Sam Seaborn, à la communication. "

Il passa par le chemin habituel : le standard, les bureaux de la communications, éventuellement une assistante de Sam, et enfin, normalement Sam. Mais la secrétaire lui annonça qu'il était en rendez vous.

" Je peux prendre un message, Monsieur... ? "

" Quand Sam sera-t-il de retour ? "

" Je dirai qu'il en a encore pour une demie heure. Peut-il vous rappeler ? "

" Oui. Oui, dites lui que Yrsan Haendel a appelé. Et c'est au sujet de Me Ryan Marcus. "

" C'est noté. Il a votre numéro ? "

Yrsan n'en était pas certain, il le laissa, au cas où, à la secrétaire, qui raccrocha la première. Mais son téléphone sonna peu après. Apparemment la réunion s'était terminée plus tôt que prévu.

" Je suis vraiment désolé de t'ennuyer, Sam... "

" Non, y a aucun problème, c'est quoi l'histoire avec Ryan Marcus ? "

" Tu le connais ? "

" De nom, oui. Il a une bonne réputation. Il est spécialisé dans la législation pour l'enfance. Pourquoi cette question ? "

" Oh, une amie à moi voulait faire appel à un avocat, et je me demandais si... "

" Dis à ton amie qu'elle peut lui faire toute confiance. Ce type a du perdre un procès en trois ans. C'est un record. Il est épatant. "

" Même pour un cas vraiment impossible ? "

" C'est pas Dieu, il ne fait pas de miracle. "

" Ok. Merci Sam. "

" A ton service ! "

" Sam, j'aurai un autre service à te demander. "

" Je t'écoute. "

" Avec ton boulot, tu dois avoir affaire à pas mal d'informations que je n'ai pas... "

" On dévie sur un terrain glissant, Yrsan, je... "

" Attends, je voudrais savoir si au cours de l'année 1998 il s'est passé quelque chose de spécial à Clearlake. Mais quelque chose qui n'aurait pas été dit dans les journaux. "

" Je vais voir ce que je peux trouver, mais... "

" Je sais. Jette juste un coup d'œil, savoir s'il n'y a rien eu de louche, et si c'est pas le cas, et bien...avise ! "

" Très bien. "

" Je te remercie Sam ! "

Il raccrocha. Sa prochaine mission était claire, il devait trouver le cabinet de ce fameux avocat. Il appela de nouveaux les renseignements. C'était une voix d'homme cette fois, il échappait donc à la petite débutante. Il le mit en contact avec le cabinet, et la secrétaire de Ryan Marcus l'informa que l'avocat n'était pas à son cabinet pour le moment. Il chercha à savoir où il pouvait le trouver, il était urgent qu'il lui parle. Elle lui indiqua la Palais de Justice et la salle dans laquelle l'audience avait lieu. Puis il raccrocha.

" Mais qu'est-ce qu'ils ont tous avec leurs affaires urgentes aujourd'hui ? "

Yrsan se rendit donc à l'autre bout de la ville, au Palais de Justice pour s'entretenir avec Marcus. Il eut du mal à trouver la salle, et eut du mal à trouver l'avocat en question, mais à la fin de l'audience, on lui montra de qui il s'agissait. Il se rendit donc naturellement vers lui et sans se présenter entama la conversation.

" Vous avez vu aujourd'hui une femme du nom de Loïs Duncan. "

D'ordinaire, Ryan Marcus ne se rappelait guère des noms, mais cette fois ci, il n'eut aucun mal à se souvenir de la brune au tempérament de feu qui s'était infiltrée dans sa voiture.

" Exact. "

" Pensez vous que vous arriverez à lui faire obtenir gain de cause ? "

" Je ne suis pas habilité à traiter du cas de mes clients avec vous, Monsieur...j'ai oublié votre nom... "

" Je comprends, oui. Ecoutez...je l'ai eu au téléphone et selon ses dires, vous étiez très optimiste. Bien sûr je ne suis pas avocat, et je ne connais pas les lois par cœur, mais son cas me semble plutôt délicat, et Loïs est une personne très fragile. Perdre ce procès serait pour elle une catastrophe si vous lui assurez le contraire. "

" Venez en fait aux faits rapidement, j'ai des clients à voir ! "

" Le fait est que si vous avez la conviction que cette bataille sera trop dure, ne lui donnez pas de faux espoirs. Soyez franc, et dites moi si vous pensez qu'il y a une possibilité pour... "

" Il y a toujours une possibilité. "

" Vous le pensez sérieusement ? "

" Sérieusement, je ne pense pas qu'elle ait une chance de retrouver son fils, et si on s'en sort bien, on évitera un procès venant de la famille d'adoption. Mais vous qui semblez vous intéresser à elle, vous devriez vous rendre compte qu'elle a besoin de se battre pour ce en quoi elle croit. Elle refusera de baisser les bras jusqu'à ce qu'on ait épuisé toute notre artillerie. "

" Ce procès constitue peut-être un challenge pour vous, mais si vous le perdez, ce dont vous semblez à peu près convaincu, vous condamnez une femme à... "

Sa voix s'éteignit, il se refusait de penser à ce qui arriverait dans ce cas là.

" C'est elle... "

" Oui, elle est venue vous voir, et elle a fait appel à vous. Maintenant, c'est moi qui vient vous voir, et je vous implore de ne pas accepter ce dossier. Faites lui comprendre que vous n'être pas à la hauteur, dites lui n'importe quoi, mais ne la laissez pas s'accrocher à ce rêve ! "

Yrsan reprit son souffle dont il commençait à manquer. L'avocat le regardait dans les yeux, et un sourire sympathique se dessinait sur ses lèvres. Il lui semblait que son plaidoyer avait convaincu l'avocat.

 

" Dis moi, tu es sûre que te réfugier dans l'alcool, ça va t'aider ? "

" Ce soir je ne veux pas réfléchir. Je veux boire jusqu'à ce que je ne sache plus où j'habite ! Non, attends, encore mieux ! Je veux boire jusqu'à ce que j'oublie totalement ma famille, et tous les gens hypocrites et sournois qui la compose ! "

" Et tu ne crois pas qu'une thérapie par le dialogue avec une amie serait plus efficace qu'une série de verres ? " proposa Cassie, debout derrière le bar.

" Tiens, en parlant de verre, tu devrais m'en resservir un autre, je crois que le mien est vide ! Si tu veux vraiment agir comme une amie, je voudrais que tu me rendes soûle ! Ivre ! Et je veux être malade comme un chien ! "

" Je vais voir ce que je peux faire ! " lui répondit Cassie qui ne l'entendait pas ainsi. Elle lui resservit un Martini. Mais elle s'inquiétait surtout car Mallory n'avait pas l'habitude de boire. Elle ignorait en fait les effets que l'alcool aurait sur elle. De plus, elle était une fille d'alcoolique. Mais elle consentit à la servir de nouveau, car elle gardait un œil sur elle. Elle l'observa ainsi vider d'un trait chacune de ses consommations. Elle voyait déjà apparaître les effets car Mallory avait le regard trouble et non plus ferme. Cassandra était ennuyée de devoir s'absenter. Elle craignait qu'à tout moment, la grande désespérée ne s'échappe, et dans son état, il valait mieux qu'elle boive plutôt que de faire une bêtise plus grosse. Martin était lui aussi au bar, elle s'approcha de lui et lui recommanda de ne pas la quitter des yeux, le temps qu'elle revienne.

" Chagrin d'amour ? " se renseigna-t-il.

Cassie ne répondit pas, elle fut perdue dans ses pensée.

" Quoi ? Non, mais je vais appeler son petit ami pour qu'il la ramène chez elle, elle n'est pas en état de conduite, et je n'ai pas vraiment le temps de m'en occuper, il y a trop de monde ce soir ! Je te fais confiance, si jamais elle quitte le bar, tu la suis. D'ailleurs, je vais aller lui retirer ses clés de voiture, je serai plus tranquille ! "

Martin garda donc un œil sur la jeune femme et lui resservit un verre, à sa demande. Elle changea de boisson et opta pour quelque chose de plus fort. Du scotch. C'était la première fois de sa vie qu'elle en buvait, elle fut dégoûtée. Sa gorge la brûlait, le goût n'avait rien d'extraordinaire, mais elle en redemanda.

" Vous devriez y aller doucement là dessus ! "

" Vous devriez y aller un peu plus ardemment avec cette bouteille, vous remplissez à peine le fond de mon verre ! "

Il n'y avait pas à dire, elle était complètement saoule, et celui qui aurait dit le contraire aurait été aveugle. En plus du regard trouble, ses mains tremblait, sa voix était incertaine, et elle bégayait par moment. Cassie lui demanda ses clés de voiture.

" Quoi, tu crois que je serai capable de prendre ma voiture dans cet état ? J'suis pas folle ! "

" Mal, donne moi ces clés, dans cet état, je crois que tu serais capable de faire pas mal de bêtise. Tu n'as jamais bu autant d'alcool en si peu de temps, et pour être franche, tu empestes ! "

" C'est la première fois de ma vie que je ne me pose pas de questions existentielles comme : 'est-ce que mon père va penser à ne pas terminer trop tard pour me passer un coup de fil avant que je m'endorme ?' J'ai l'impression que j'ai loupé une partie de ma vie, et tu sais pourquoi ? "

" Tu vas me le dire ! "

" Parce que j'ai jamais touché à l'alcool ! "

" Je ne crois pas que tu aies gâché une partie de ta vie. Considère plutôt que tu as réussi là où les autres ont échoué, et tu as réussi à vaincre la génétique ! Estime toi heureuse ! "

" Ah !" dit elle en mettant ses mains sur ses oreilles, comme pour couvrir un bruit sourd. " Pas de génétique, ni d'héritage, ni d'arbre généalogique, ni de procréation, ni de parents, ni de famille, ni de confiance, ni d'amour ! "

Cassandra lui servit un autre verre. De la liqueur de litchi qu'elle coupa avec de l'eau. Et elle se rendit dans son bureau où elle passa un coup de téléphone.

" Standard de la Maison Blanche, quel poste désirez vous ? "

" Bonsoir, je voudrais le bureau de Sam Seaborn, dans l'Aile Ouest, à la Communication. "

" Un instant. "

L'opératrice la mit en relation avec le service de communication, et ce fut sans doute l'assistante de Sam qui répondit. Elle lui passa rapidement l'intéressé.

" C'est Cassandra. "

" Salut Cass, quoi de neuf ? "

" Dis moi, est-ce que tu en as pour longtemps, j'aimerai assez que tu passe ce soir. "

" Un problème ? " demanda-t-il, alors qu'il trouvait l'intonation de la voix de Cassie suspecte.

" Oui. Un problème nommé Mallory. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé avec son père, mais elle a décidé de noyer ça dans l'alcool. Elle est au bar, mais je garantis pas qu'elle saura tenir sur son tabouret encore longtemps ! "

" Elle est vraiment ivre ? " demanda Sam qui n'arrivait pas à imaginer Mallory sous l'effet de l'alcool.

" Ton ami Josh était sobre à côté ! "

" Bon, c'est une catastrophe, je finis ce que je suis en train de faire, et considère que je serai là dans...j'espère trois quart d'heures, ça ira ? "

" Je vais tenter de diminuer le rythme, car elle s'est attaquée à mon scotch ! "

Elle entendit un profond soupir au bout de la ligne, et un bref au revoir, avant qu'il ne raccroche. Elle y retourna et remarqua que l'état de sa cliente ne s'était pas vraiment améliorer. Elle abordait à présent son voisin de comptoir, et Cassandra n'était pas convaincue que ce soit une bonne idée. Elle aurait voulu que Mal ne puisse approcher personne, dans un tel état, dieu seul savait ce qu'elle pourrait faire, mais le bar était le seul endroit où Cassandra pouvait avoir accès rapidement, et qu'elle pouvait ne pas quitter des yeux. Ce qui n'en allait pas de même pour les recoins de la salle.

" Cass ! Je sais pas ce que tu viens de me donner, mais il faudrait franchement que tu fasses plus attention quand tu achète tes bouteilles ! Il était éventé ton truc ! "

Cassandra sourit en pensant à l'eau qu'elle avait versé en toute discrétion dans le Soho. Sam arriva quarante minutes après le coup de fil, et elle fut étonnée car il n'était pas lui même certain de pouvoir finir en quarante cinq minutes. Il se rua au bar, et elle lui indique le bout de celui ci. Il distingua alors la tête rousse, mais il vit aussi que contrairement à d'habitude, elle avait le dos courbé, et non droit, le signe d'une parfaite éducation. Il la rejoignit et tenta d'engager la conversation.

" Oh Sam ! Qu'est-ce que tu fais là ? Moi qui croyais que tu devais travailler pour mon père toute la nuit ! Tu sais quoi ? Mon père est une vraie peau de vache avec toi ! C'est vrai quand il t'a dit que si tu voulais sortir avec son unique fille, il te faudrait être prêt à affronter ses efforts pour nous séparer, il bluffait ! " Elle éclata de rire, un rire nerveux et bruyant, très loin du rire de Mallory O'Brien. " Il bluffait ! Je suis pas son unique fille ! "

" Je te ramène chez toi ! "

" Nan, c'est gentil Sam, mais je vais me débrouiller, si j'arrive à retrouver mes clés ! "

" Il est pas question que tu prennes le volant, je te ramène, et on ne discute pas ! "

Mallory le pria de lui accorder un dernier verre. Juste un pour la route. Mais il refusa net. Il l'aida à se lever, mais elle ne mesura pas la hauteur de son siège et glissa, tombant lourdement sur le sol.

" Regarde toi, tu ne tiens même pas debout ! "

Il l'aida à se relever et la souleva. Elle ne pourrait pas faire un pas sans se tordre la cheville, glisser, ou se faire ridiculiser, il préféra la porter, malgré ses réticences et jérémiades.

" Pose moi par terre ! " ordonna-t-elle !

C'était la première fois où il prenait vraiment les rennes avec elle, et il remarqua lamentablement qu'il avait fallu pour qu'il y parvienne qu'elle soit complètement ivre.
Ils arrivèrent devant la porte de son appartement, et il fouilla dans ses poches et dans son sac à main pour trouver les clés. Elle gigotait et riait sans raisons. Elle profita de leur corps à corps rapproché pour l'embrasser sensuellement dans le cou, lorsque ses fous rires ne l'en empêchait pas. Il ouvrit la porte et la souleva encore sur quelques mètres, il la déposa sur son lit, et toute délicatesse avait disparu, il n'avait pas l'intention de prendre de pincettes. Mallory s'étira sur son lit et roula sur elle même, puis se redressa précipitamment.

" Sam ? " l'appela-t-elle alors qu'il sortait de la chambre.

" Qu'y a-t-il ? "

Elle lui demanda de s'approcher d'elle. Ce qu'il fit sans se méfier. Elle attrapa sa cravate et le tira vers elle. Il perdit son équilibre et se retrouva dans une situation compromettante. Elle l'embrassait et déboutonnait lentement les boutons de sa chemise, mais il se libéra de son étreinte et se redressa.

" Mal, arrête ! C'est pas le moment ! "

" Tu ne disais pas ça il y a deux jours ! " dit-elle pour le convaincre de se laisser faire.

" Il y a deux jours...Tu sais ce qu'une personne sage m'a dit ? "

" Non ! " dit-elle d'une mine exaspérée, pas réellement désireuse d'entendre son histoire.

" Que l'alcool réduisait la perception des sens. Tu sais...le goût, le toucher, l'odorat, la vue et l'ouïe. "

" Cette personne était stupide ! " s'écria-t-elle en riant de plus belle.

" Et bien que la chose dont j'ai le plus envie en ce moment est de faire l'amour avec toi, ça n'arrivera pas. Pas ce soir ! "

Elle martela son oreiller de coup.

" Où est-ce que tu vas ? "

" Te faire du café. Il faut que tu dessaoule ! "

" Tu te rends compte que ça va m'obliger à affronter mes problèmes "

" Oui, c'est le but de la manœuvre ! " lui répondit-il d'un ton sévère et froid.

Elle le suivit dans la cuisine, et resta derrière lui, hors de son champ de vision. Il préparait le café, et ne lésinait pas sur la dose, plus il serait fort, plus il serait efficace. Il se tourna rapidement pour voir ce qu'elle faisait, et fut horrifié. Il se jeta sur elle, mais le quart de seconde qu'il lui fallut pour le faire fut un quart de seconde horrible. Elle tenait un long couteau bien aiguisé, et s'il ne l'avait pas vu à temps, elle se serait tailladé les veines. Elle hurla, l'implora pour qu'il la lâche. Mais il l'entraîna brutalement dans la salle de bain, serrant violemment son poignet. Il ouvrit le robinet d'eau froide, et attrapa sa nuque, toujours sans délicatesse. Il lui plongea la tête dans le lavabo, malgré ses hurlements et ses supplications. Il la tint fermement par le cou et la fit se regarder dans la glace. Son visage était blanc, un blanc presque cadavérique, mais ses yeux étaient injectés de sang, et son maquillage se répandait sous ses yeux et sur ses joues.

" Regarde toi ! " lui ordonna-t-il. " Regarde ! Tu vois cette femme, là ? "

" Tu me fais mal ! "

" Non, c'est toi qui te fais mal à toi même ! A quoi ça t'avance de boire comme tu l'as fait ? Réponds moi ! "

" Lâche moi ! Tu ne peux pas comprendre ! "

" Pourquoi ne pas m'expliquer ? "

Son ton s'adoucit. Mais elle s'effondra, complètement paralysée par ses sanglots. Sam s'assit près d'elle, sur le carrelage froid de la salle de bain. Elle posa tout naturellement sa tête sur les jambes ne Sam, prenant ainsi la position d'un fœtus. Et elle laissa aller ses pleurs, alors que Sam tentait de la rassurer en caressant tendrement ses cheveux, son bras, lui soufflant de se calmer, que ça allait passer. Elle s'endormit ainsi contre Sam, et lorsqu'il s'assura qu'elle dormait profondément, il entreprit de la conduire jusqu'à son lit. Il lui ôta ses chaussures et sa veste et la glissa sous les draps.
Elle se réveilla à dix heures le lendemain matin avec un affreux mal de crâne et de la brume obscurcissant ses souvenirs. Elle regarda l'heure qu'affichait son réveil, et remarqua qu'elle ne s'était pas déshabillée pour dormir. Elle se leva et enleva ses vêtements qu'elle troqua contre un large t-shirt qui lui servait parfois de chemise de nuit. Elle admira ironiquement son reflet dans le miroir de la salle de bain, et se rinça le visage. Elle ouvrit la boite à pharmacie et en sortit des cachets d'aspirine. Elle se dirigea dans la cuisine et sursauta de peur en sortant de sa chambre. Sam était assis dans un fauteuil avec son ordinateur portable sur les genoux.

" Oh...je croyais que c'était un cauchemar ! " dit Mallory avec une grimace.

" Bien dormi ? "

" J'ai l'impression que quelqu'un m'a tabassé le crâne toute la nuit...Dis moi est-ce que toi et moi... "

" Non. Même si toi, tu n'aurais pas dit non ! "

Elle pouffa de rire.

" Dans tes rêves ! "

" Avant que je retourne travailler, et que je te laisse reprendre tes esprits : deux ou trois choses. La première c'est que tu n'as plus accès à ton tiroir à couteaux jusqu'à nouvel ordre. "

" Mon Dieu, mais qu'est-ce qui m'a pris... "

" Et ensuite...tu ne veux pas me dire ce qui s'est passé ? "

" Je veux bien mais après je serai obliger de me débarrasser de toi. " Elle abandonna le sens de l'humour qui n'était pas de rigueur. " J'ai eu une dispute avec mon père. Apparemment, Virginia serait ma sœur. C'est à dire la fille de mon père... "

 

Ecrit par spleen, le Samedi 16 Août 2003, 18:29 dans la rubrique "lecture".